Emmanuel Macron a été réélu président de la République, malgré une politique de casse et de régression sociale tous azimuts et des mouvements sociaux d’une ampleur exceptionnelle (gilets jaunes, lutte contre la « réforme » de la retraite, la crise sanitaire de la Covid, etc.). C’était prévisible au moins pour trois raisons. Depuis 2017, l’opinion publique a été mise en condition pour que cela soit ainsi. Les media à la botte, les sondages à répétition nous prédisaient depuis lors la finale du 2e tour des présidentielles : duel entre Macron et la châtelaine de Montretout. Deuxième raison, affaiblissement des partis traditionnels qui donnaient l’impression de rester hors-jeu. Troisième raison, division de la gauche rongée par ses dissensions, ses rivalités, ses esprits de chapelle, et l’image qu’elle renvoyait d’elle-même auprès des salariés, des petites gens. Sans oublier le bilan catastrophique des années Hollande qui ont écœuré bon nombre d’électeurs de gauche et rejeté des millions de personnes dans l’abstention, la désespérance ou encore dans les bras de l’extrême droite. D’où le score impressionnant réalisé par Marine Lepen auprès des couches populaires les plus défavorisées.
Un président illégitime ?
Cela écrit, il ne faudrait pas que Macron se réjouisse de son élection. Election acquise au demeurant avec seulement 33% des inscrits sur les listes électorales. C’est vraiment peu. Cela pose et posera encore plus dans les prochains mois le problème de la légitimité du pouvoir du nouveau président de la République.
Légalement il a été élu. Donc acte.
Jean-Luc Mélenchon a fait un score remarquable, au-delà de ce que pronostiquaient les sondages. Il a su attirer vers sa candidature, au dernier moment, des centaines de milliers de voix. Il a manqué de peu son accession au 2e tour. Il a su créer une dynamique à gauche et redonner de la confiance à beaucoup d’électeurs qui commençaient à désespérer de l’état de la gauche et des perspectives que celle-ci pouvait encore ouvrir. Est-ce à dire que Jean-Luc Mélenchon a été exempt de toute responsabilité dans l’état de la gauche aujourd’hui ? Bien évidemment non. En Corse, on est bien placé pour le savoir. Mais restons sur l’essentiel. Une autre phase s’ouvre désormais, celle des élections législatives. Il s’agira d’amplifier le résultat du premier tour des présidentielles et d’empêcher Macron et la Lrem d’avoir la majorité absolue à l’Assemblée nationale, d’imposer une vraie cohabitation de gauche.
C’est possible.
Le chemin de l’unité dans la diversité
La gauche doit retrouver le chemin de l’unité dans sa diversité sur la base d’un programme clair résolument antilibéral qui réponde aux préoccupations des Françaises et des Français, sans oublier bien sûr les Corses, comme par exemple, le pouvoir d’achat, la retraite à 60 ans, la santé, l’éducation nationale, le logement social, etc.
La gauche doit se retrouver, sans arrières pensées, ni volonté hégémonique de la part de telle ou telle de ses composantes.
Les élections seraient donc un moment historique pour inverser le rapport de force entre les tenants du capitalisme et de l’ultra libéralisme, représentés par la macronie, ses ralliés de la social-démocratie, la droite dite traditionnelle et l’extrême droite incarnée par Marine Lepen et Eric Zemmour.
Les discussions entamées actuellement entre La France insoumise, le Parti socialiste – ou ce qu’il va en rester -, le Parti communiste, les Verts, le Npa vont bon train, avec l’espoir d’aboutir très rapidement à une issue positive.
Pour la Corse, cet accord peut permettre aux vraies forces de gauche de se ressaisir, de se refonder, de s’investir dans la campagne électorale avec le souci du respect de chaque partenaire et de la répartition équitable des circonscriptions.
Les nationalistes ont trois députés sortants sur quatre. Bien évidemment ils vont se représenter. Ces élections seront aussi le moyen et le moyen de faire le bilan de leurs mandants. Malgré les mots, ce bilan n’est pas particulièrement glorieux, ni conforme aux besoins de la grande majorité de la population de notre île. Pas étonnant. Ce sont des libéraux.
Angelo Leonetti
Il y a quatre circonscriptions en corse. La gauche doit se rassembler dans la diversité de ses composantes anti libérales. ENSEMBLES il est possible de construire sans volonté d’hégémonie. ENSEMBLES il est possible il est possible de recréer un espoir à gauche.