Conférence de presse : Impliquer pleinement chaque citoyen avec la charte éthique et démocratique

Dans le contexte actuel caractérisé par un puissant mouvement social qui s’oppose à la contre-réforme sur les retraites et par la préparation des élections municipales de mars 2020, Jean Alesandri d’Inseme à manca « a exprimé la nécessité de s’adresser aux différentes listes en présence à Ajaccio, lors d’une conférence de presse, jeudi 23 janvier, au Locu teatrale. 

Robert et Jean

Il a fait un triple constat. Premier constat. « On observe la mise en place d’un grand mercato électoral, avec une valse de transferts d’un camp à l’autre ». Deuxième constat. « Conséquence du premier. Une grande confusion règne. La préoccupation première est loin d’être le programme et le choix de société ». C’est avant tout une lutte pour les places. Troisième constat. « C’est l’absence flagrante des citoyens dans le pseudo débat électoral », ajoute Jean Alesandri. Cela amène Inseme à manca/Ensemble à gauche à relancer le débat sur une charte éthique et démocratique (1), élaborée après plusieurs années de discussion entre les membres de l’organisation, en insistant plus particulièrement sur une thématique fondamentale : Impliquer pleinement dans la vie politique et au quotidien chaque citoyen ».

Les choix des Français bafoués

Robert Armata a ensuite pris la parole pour développer cette thématique. « Pour Inseme à manca, la représentation politique est en crise”. On le constate tous les jours. « Il y a certes les affaires, nombreuses, mais pas seulement avance-t-il, les choix démocratiques sont systématiquement bafoués ». Et de donner comme exemple le vote des Français, en 2005, Plus de 55% de non, sur la constitution européenne et de citer la fameuse déclaration de l’ex-président de la Commission européenne, Jean-Claude junker : « Les choix démocratiques ne doivent pas aller à l’encontre des décisions de Bruxelles ». Belle conception de la démocratie. Il y a aussi les politiques d’austérité et de régression sociale menées en France et ailleurs, politiques imposées par la Troïka. Sans oublier celle pratiquée par François Hollande et ses gouvernements successifs. Des hommes dits de gauche, mais pratiquant des politiques de droite. « Donc, toutes ces causes, ajoute Robert Armata, contribuent à créer un climat délétère, avec pour conséquence, une résignation, un renoncement, un repli sur soi, faisant le jeu de tous les démagogues et de l’extrême-droite ».

Renouer avec la confiance populaire

“Il faut donc, et c’est urgent, s’atteler à renouer avec la confiance populaire, le désintéressement civique et l’honnêté en politique”, poursuit Robert Armata. Pour ce dernier « la charte éthique vient à point nommé. C’est un cadre de conduite, un préalable nécessaire à tout projet en rupture avec les pratiques du passé. Elle peut ouvrir la voie d’une véritable espérance. Elle se veut un outil au service des citoyens. La charte appelle une nouvelle génération d’élus, indépendants de la finance, des lobbys, et des clans. Elle doit permettre à des gens d’origines diverses de s’investir dans la vie civique et à créer de nouveaux espaces démocratiques ».

Alors comment impliquer pleinement chaque citoyen et lui redonner confiance dans la vraie politique ? Quelques pistes sont proposées, avance Robert Armata. « Tout d’abord, il s’agit d’élaborer une charte de la participation citoyenne regroupant les droits et les moyens pour permettre une implication et l’évaluation de l’évaluation de la politique locale ou régionale. Ensuite, il serait intéressant de créer des commissions thématiques composées pour partie d’acteurs de la société civile et pour partie des citoyens tirés au sort. Commissions, instances de concertation et de proposition, en amont des délibérations officielles. Les travaux de commissions seraient publics ».

Ensuite Robert Armata a abordé la question des grands projets d’aménagement du territoire. « Il est proposé que ces projets soient basés sur des évaluations transparentes et des débats contradictoires. Avec la possibilité d’avancer des solutions alternatives ». Pour terminer son intervention Robert Armata a précisé que la décision finale sur ces grands projets pourrait être soumise à la consultation directe des populations concernées, par exemple par la mise en place du Referendum d’Initiative citoyenne (RIC).

La conférence de presse s’est achevée sur la question du positionnement d’Inseme à manca par rapport aux prochaines élections municipales. Question qui sera tranchée lundi 27 janvier, lors d’une réunion élargie, au Locu teatrale, à 18 heures, Rue Campiglia, à Ajaccio.

(1)   Pour le détail de la charte voir l’ouvrage : Corse, quel avenir ? Publié par Inseme à manca

Print Friendly, PDF & Email
S’abonner
Notification pour

0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires