Par Francis PERETTI

Difficile avec la crise sanitaire due au COVID19, le confinement et le déconfinement qui a suivi, de parler politique mais avec les conséquences économiques et la grave crise sociale qui s’ouvre, il nous faut bien évoquer la situation politique dans le pays, et donc aussi en Corse.
Nous avions déjà évoqué là difficulté pour la gauche alternative de présenter une alternative crédible pour la Corse surtout après le résultat des territoriales de 2017.
Une élection rendue très difficile par Jean Luc Mélenchon qui a tiré à boulets rouges sur la seule liste de gauche et conduite de surcroît par un insoumis de toujours.
Les électeurs ont aussi à cette occasion sanctionné la gestion commune du Parti Communiste et des radicaux de GIACOBBI .
A savoir, les socialistes, les Giacobbistes et les Zuccarellistes, qui étaient absents du scrutin n’ont pas appelé à voter pour notre liste qui pourtant était la seule à gauche .
On aime bien nos voix pour « l’union » mais pas question de voter pour nous ! Bon c’est comme ça.
Pour les municipales et notamment à Ajaccio, nous avions proposé une liste citoyenne « Ajaccio Ville Solidaire « constituée de militants syndicaux, associatifs, culturels, de militants d’organisations politiques clairement engagés à gauche dans une rupture avec les politiques libérales, capitalistes. Nous n’avons pas été entendu et le résultat nous a malheureusement donné raison : 5,9% pour la liste PCF, PS, ECO et 1,9% pour une liste « citoyenne » soutenu par la FI !!!
A Bastia le PCF est retourné auprès de ces anciens amours, dans leur logique du pacte de 1967 avec le MRG, représenté par Jean ZUCCARELLI , pourtant pas connu pour des positions anti libérale et plutôt macron compatible . et puis, et puis…les alliances du second tour ont clarifié les positions de ZUCCARELLI qui, avec CASALTA, propose une alliance avec les Républicains de MONDOLONI, plaçant ce dernier en situation potentielle de premier adjoint au maire en cas de victoire.
Aujourd’hui le PCF se dit trahi par ZUCCARELLI !
Que dire ?
Aujourd’hui se précise une crise sociale sans précédent. Nous avons entendu de tout coté que ce ne serait pas comme avant, mais la réaction des autorités, les mesures économiques au profit des entreprises, qui seront supportées finalement par les contribuables, les mesures répressives sous couvert de la crise sanitaire rendent difficile la contestation sociale. Cela est d’autant plus difficile que le contrôle médiatique continue d’étouffer l’expression politique montrant par la même que le jour d’après n’est pas pour demain !
Surtout si les citoyens que nous sommes baissent les bras .
Réagir ?
cette crise sanitaire à montré clairement les failles du système économique mondial, du capitalisme s’il faut préciser. Un système au profit d’une minorité qui veut dominer le monde.
Le combat contre ce système sera obligatoirement international.
En Corse nous devons aussi prendre part à ce combat qui sera difficile certes, mais indispensable et pour cela il nous faudra bien analyser les forces en présence et la pression claniste de toutes les sensibilités.
Les nationalistes, leur gestion montre que les symboles ne masquent pas leur politique d’accompagnement du système capitaliste et finalement le même comportement claniste qu’il condamnait auparavant . .
La droite sauve les meubles en opposition au gouvernement Macron qui pourtant mène plus que jamais une politique de droite, la leur !
EELV , « tendance Jadot, Macron compatible », leur soutien à l’Europe des régions, qui n’est plus à l’ordre du jour, montre ses limites et comme toujours finalement ils accompagnent ce système que nous combattons.
Il faudra qu’ils nous expliquent comment ils font pour défendre notre environnement en soutenant un système qui le détruit .
Réagir ?
Nous ne pouvons pas regarder, nous satisfaire d’un combat politique pour ou contre les nationalistes, pour ou contre les libéraux de toutes sortes , LR, Natios et autres socialos compatibles.
Nous avons à proposer une alternative crédible qui ne pourra se réaliser que dans une Europe Solidaire, pas celle du marché.
Nous devons apporter des réponses aux diverses questions qui se posent dans notre ile : économiquement le tourisme est-il la seule solution? quelle agriculture? notre environnement avec la crise des déchets, la spéculation foncière et immobilière? la fiscalité ? l’emploi saisonnier est-il l’avenir des jeunes ? une langue Corse pour tous ? la fausse question du statut de résident…
Cette alternative il faudra la construire avec celles et ceux qui s’inscrivent dans cette démarche de rupture , contre cette société inégalitaire.
Des réponses sont déjà apportées dans notre livre de débat « CORSE QUEL AVENIR ? » qui en quelque sorte trace une partie de la route à suivre.
Nous lançons un appel aux citoyens, à tous les militants alternatifs, communistes, insoumis de tous bords, syndicalistes, associatifs, écologistes pour réfléchir ensemble, démocratiquement, pour élaborer un programme pour la Corse qui sera porteur d’espoir.
Agissons !
Francis PERETTI Ajaccio le 8 juin.
Analyse pertinente , bien à l’image des deux intitulés :”Inseme à Manca” et “Manca Alternativa”. Reste à souhaiter que cet appel à une union anti-capitaliste (sans compromissions) soit ici très vite entendu .Il y a urgence !
Il y a c’est urgent besoin de convergences, de rassemblements, mais dans la clarté des choix politiques. Il faut rassembler le gauche authentique, celle et ceux qui se prononcent pour une rupture définitive avec les idées de capitalisme. Cela s’appelle, créer un rapport de force au sein même d’une gauche qui se veut plurielle.