Par Pascale Larenaudie :

Tu t’appelles Coronavirus et nous ne t’avons pas vu venir. Pourtant pour les spécialistes, les épidémiologistes, …, la catastrophe n’avait rien d’imprévisible. Les scientifiques t’ont appelé la Covid 19 en référence à la maladie du coronavirus. Du jour au lendemain tu as refait le monde et pris le pouvoir. Sortie « malencontreusement » d’un laboratoire ou transportée à dos de pangolin, déposée là en « cadeau » par une chauve-souris malheureuse, en mal d’habitat, nous pouvons tout imaginer tant la réalité dépasse souvent la fiction.
La Covid, maitresse du monde
Tu restes invisible, rien pour l’instant ne peut t’anéantir. Tu as quintuplé ta force, et d’épidémie tu es devenu pandémie. Mais quel est ton dessein ?
Du jour au lendemain, sans avoir eu le temps de nous retourner, nous nous sommes retrouvés, livrés, pieds et poings liés à plus prédateur que toi. À la merci d’un pouvoir trop sûr de lui pour être honnête.
Non, que tu aies fait copain/copine avec le système néolibérale, capitaliste, carnivore qui dirige le monde… Si le contexte n’avait pas été aussi dramatique, peut-être, nous disons bien peut-être, aurions-nous pu dire que tu arrivais à point nommé…
Oh oui ! l’espace d’un instant, tu as dû les sidérer, les décontenancer, nos « maîtres penseurs » qui, depuis des décennies, ont sacrifié, sans vergogne, toute prudence sur l’autel des profits et dividendes.
Tu es arrivée, avec tes bottes de sept lieux et à la vitesse de l’éclair tu es devenue maitresse du monde, continent après continent, pays après pays, ville après ville. Tu nous as terrassés, nous obligeant à nous reclure dans nos maisons. Tu nous as fait la leçon, méchamment, douloureusement, impitoyablement. Tu as rebattu les cartes, nous laissant misérables avec la douleur des êtres perdus.
Information/désinformation
Information/désinformation (ça va de pair), bégaiements, mensonges, inepties,…, nous avons eu droit à toute la panoplie du parfait manipulateur qui, dans un mauvais pas, cherche le moyen de retourner la situation en sa faveur. Tu les as fait chanceler, un court instant, certainement, mais c’est sans compter sur leur arme fatale, ces médias de grande écoute et leurs marionnettes de pacotille, voix officielles d’un État à la dérive autoritaire.
C’est pourquoi afin de canaliser nos esprits, on nous livre chaque jour le dernier hors-série sous forme de feuilleton intitulé « les masques, en veux-tu, en voilà pas ». Affaire de mobiliser les esprits. Depuis 55 jours, nous vivons suspendus à un rectangle réputé te contenir. Du fait maison, c’est sur quoi on peut compter de mieux car déjà les prix s’envolent…pour une durée indéterminée. Mais la téléréalité ne s’arrête pas là et une autre saga s’annonce, ce sera à nous de la tester !
Ton dessein, Covid 19, est peut-être de nous dessiller les yeux, de nous déboucher les oreilles pour nous ressaisir une bonne fois pour toute. De saisir ce qui en fin de compte pourrait être, sans cynisme aucun, une opportunité. En sommes-nous capables ? Qu’est-ce qui fera que l’après 11 mai soit différent de l’avant 17 mars ? Une prise de conscience citoyenne ?
Entrer en résistance
Rappelons-nous les cris de colère qui n’ont cessé de s’amplifier, au fil des derniers mois, appelant à la non-marchandisation de la santé, l’alerte désespérée lancée par les soignants pour plus de moyens humains et matériels. Ils étaient dans la rue hier et en ont payé le prix cher à coups de bastonnade.
Mais c’est une bonne partie de la société qui crie sa colère, depuis quelque temps, révoltée de ce monde où l’humain est devenu « peanuts ». La France, en pleine crise sanitaire, ne devient-elle pas, pendant ce temps, le troisième exportateur mondial d’armement, alors qu’elle était cinquième lors des cinq années précédentes. Cherchez l’erreur !
Covid 19 nous invite, peut-être, d’une drôle de manière certes, à entrer en résistance de ce monde artificiel qui nous précipite vers une fin inéluctable.
De balayer ce gouvernement et ceux qui leur ressemblent, trop affairés pour pouvoir nous vouloir du bien. Même au cœur de la crise, l’on tergiverse sur le remède et l’on pressent, en arrière-plan, une soupe immonde où pèsent dans la balance les royalties.

Dire non aux diktats financiers, aux lobbies, éjecter ce système capitaliste et esclavagiste qui fait plus de laisser pour compte et de malheureux qu’il n’est possible d’imaginer. Le moment est grave quand l’ONU nous alerte sur une autre pandémie, bien plus meurtrière, qu’est la pénurie alimentaire qui sévit dans certains pays du monde dont l’Afrique.
N’attendons pas l’après pour réagir
L’après, nous révélera, bien assez tôt, l’ampleur du désastre humain, social et écologique en cours, mais n’attendons pas l’après pour réagir.
« Masqué mais pas bâillonné », belle formule. Nous ne sommes vraiment pas obligés de nous laisser faire.
Dès aujourd’hui, et dans la solidarité, nous devons amplifier notre contestation et faire entendre notre profond désaccord avec la gestion de la crise sanitaire d’un gouvernement en total décalage. Nous devons anticiper et parer les mesures prises, en catimini, qui vont contraindre encore plus les salariés sur le long terme.
Non, nous ne pourrons oublier les soignants en détresse, vêtus de sacs poubelles, en quête désespérée de matériel de protection, obligés au plus fort de la pandémie à des choix dramatiques et pour beaucoup au sacrifice de leur vie. Nous n’oublierons pas les regards désespérés de nos anciens, exposés et doublement isolés, condamnés, pour beaucoup trop, à mourir seuls. Nous n’oublierons pas les drames qui se sont joués au sein des familles avec une amplification des violences faites aux femmes et aux enfants. Nous n’oublierons pas ces quartiers abandonnés, livrés à eux-mêmes et durement réprimés. Nous n’oublierons pas tous ceux qui souffrent, « invisibles » et tellement présents.
Nous n’oublierons pas dans le même temps les élans de solidarité de particuliers, d’entreprises, vers nos soignants qui ont aidé à pallier, en partie, le manque de tout. Nous n’oublierons pas ces médecins, professeurs qui ont proposé des traitements, sur des bases solides, plutôt que rien. Nous n’oublierons pas tous ceux qui ont continué à travailler, dans des conditions difficiles, pour assurer un service de proximité …
Faire en sorte que le jour d’après ne soit pas pire
Il est urgent de faire-en sorte que le jour d’après ne soit pas pire, bien pire, que le jour d’avant. La solidarité doit se voir au-delà des frontières, même si celles-ci ont refait surface, dans le cadre de coopérations afin qu’aucun peuple ne soit oublié.
Tu es cachée, Covid 19, tapie, tu n’en as peut-être pas fini avec nous, prête à réapparaître ou pas. Nous ne le voulons pas mais serons-nous à la hauteur du défi lancé ?
« Le vieux monde se meurt, le nouveau monde tarde à apparaître et dans ce clair-obscur surgissent les monstres » Antonio Gramsci
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