Elections territoriales : Charte éthique, démocratique et programmatique

Le mouvement Inseme à Manca, a tenu conférence de presse ce vendredi 19 mars 2021 dans les locaux de Locu Teatrale à Ajaccio. Au menu, la stratégie pour les prochaines élections régionales. Le mouvement a réaffirmé sa position et avancé l’idée d’un rassemblement de toutes les vraies forces de gauche, les mouvements syndicaux et associatifs afin de promouvoir une véritable alternative aux différentes majorités qui se sont succédé à la Collectivité de Corse. Des majorités qui ont privilégié le clientélisme et ignoré la question sociale, si importante pour les habitants de notre île. Le deuxième point a permis d’aborder la spéculation foncière et immobilière en Corse et ses conséquences sur la situation sociale, économique et écologique en Corse. (voir texte site Mancalternativa article du 18 mars 2021).

Sur la stratégie à déployer pour les élections territoriales, nous proposons le rassemblement de l’ensemble des composantes de la gauche anticapitaliste, antilibérales ainsi que des  militants syndicalistes et associatifs.Ce rassemblement doit être celui du résultat d’un constat partagé, d’une démarche et d’une volonté commune.

Rencontre avec la presse, Locu Téatrale Ajaccio le 18 MARS 2021

Dans un contexte insulaire particulièrement difficile, il est devenu aujourd’hui impérieux d’avancer des solutions concrètes aux difficultés que rencontre la population de la Corse.

La crise sanitaire qui s’est installée depuis février 2020 a frappé et frappe toujours la population de l’île. La crise économique qui s’ensuit entraîne une crise sociale sans précédent. Le rôle majeur que doit jouer l’institution régionale, la Collectivité de Corse, apparaît chaque jour davantage.

Il y a 5 ans, les électrices et électeurs avaient porté aux commandes une majorité nationaliste relative. Cette majorité s’est vue confortée en 2017 par le résultat d’un triple phénomène :

. Une abstention très élevée pour ce type de consultation électorale, presque 50 % ;

. Une absence de liste de la gauche libérale ;

. Une incapacité pour la liste de la gauche anticapitaliste d’atteindre 7 % des voix.

De ce fait, aucune prise de parole de gauche ne se fait plus entendre dans l’hémicycle et la majorité nationaliste,  disposant de la majorité absolue, gère l’institution régionale sans véritable opposition. Au cours de ces trois années, elle a confirmé ce que nous avions annoncé : une absence de solutions pour faire face aux difficultés rencontrées par la population et surtout une absence de projet et de vision pour l’avenir de l’île. Son action pourrait se résumer ainsi : une politique du quotidien basée sur de la communication non suivie d’effets concrets et une opposition de principe, systématique et stérile, avec les services de l’Etat.

Il est nécessaire pour la gauche anticapitaliste de tirer les leçons des années passées et des consultations électorales récentes. Deux phénomènes apparaissent comme  particulièrement inquiétants :

. Une très grande partie des électeurs se détourne du processus électoral. Cette perte de confiance envers le système de représentation a d’ailleurs connu en 2020, Covid aidant, un record sans précédent. Certaines élections continentales  ayant eu  lieu avec à peine 10 à 12 % des électeurs.

. Une implosion des forces de  la gauche anticapitaliste. Celles-ci, aujourd’hui éparpillées, peinent à se rassembler.

Voilà donc les deux grands défis auxquels est confrontée la gauche anticapitaliste : Se rassembler pour constituer une force qui compte et retrouver la confiance des abstentionnistes.

Quelle stratégie pour y parvenir ? Deux points  nous  apparaissent comme essentiels.

Le premier : proposer des solutions concrètes pouvant être raisonnablement mises en œuvre, à court et moyen terme, pour réduire les difficultés de la population.

Le second : passer un contrat moral avec les électeurs, établi sur la base d’une charte éthique et démocratique signée par les formations politiques et les personnes qui s’engagent à représenter les électeurs.

Pour permettre le rassemblement le plus large de la gauche anticapitaliste, il convient de regarder avec lucidité et honnêteté les points de convergence et de divergence entre ses composantes. Une analyse honnête fait vite apparaître les nombreux points de convergence. Mais il existe aussi un certain nombre de points de désaccord que l’on ne peut nier. Nous pensons cependant que ces désaccords ne sont pas de nature irrémédiable pour empêcher le rassemblement nécessaire.

Notre proposition est alors d’établir un contrat à la fois entre les différentes composantes politiques et les citoyens qui voudront bien y souscrire mais également contrat avec les électeurs. Très concrètement, cette proposition peut se traduire par l’élaboration et la signature d’une charte éthique, démocratique et programmatique.

A ce jour, nous avons rencontré les organisations politiques qui comme nous se définissent clairement dans le cadre d’un combat anticapitaliste, antilibéral, à savoir : Le parti communiste, A Manca et  la France Insoumise qui pour nous, devraient s’engager dans un combat commun pour les échéances qui arrivent.

Ajaccio le 19 mars 2021

Article CORSE MATIN samedi 20 mars 2021
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Oui, le nécessaire rassemblement, dans la clarté ! Les élections territoriales de juin, si elles ont lieu, seront décisives pour l’existence de la gauche alternative. Nous devons tenir compte de l’expérience de 2017 et les tristes résultats des dernières élections municipales à Ajaccio et Bastia montrent que sans cohérence politique, sans la volonté de réussir dans le rassemblement de la gauche anti-libérale, il sera difficile de présenter une alternative crédible et, au delà des élections, de construire une force de transformation sociale, écologique, démocratique. Nous avons une majorité régionale nationaliste, libérale et une opposition libérale LR /LRM mais qui soutiennent tous deux ce choix… Lire la suite »

Il y a effectivement URGENCE , dans l’optique des prochaines élections territoriales , à rassembler ici la gauche anti-capitaliste , sous peine de désastre , non seulement pour ladite gauche , mais aussi pour la Corse tout entière . Et si tel ou tel fait la fine bouche , rassemblons au moins trois de ses composantes , renforcées de divers citoyens , associatifs et syndicalistes . Le salut – moyennant quelques concessions évidentes – passe par là !