Par Lanteri :
Une puissante analyse du Point. Peut-être a-t-on remarqué depuis le début du mouvement social qui s’oppose à la contre-réforme des retraites que les media, tous les stipendiés du pouvoir macronien, les ministres, les sous-ministres, les députés de la République en marche et bien d’autres chiens de garde s’acharnent frénétiquement sur la Cgt. Comme si ce syndicat représente le démon qu’il faut absolument exorciser. Première question. La Cgt est-elle seule dans le mouvement ? Non, il y a bien d’autres organisations syndicales impliquées : Fo, Cgc, Fsu, Solidaires, des organisations de jeunesse et de lycéens. Alors pourquoi tant de hargne déversée sur la Cgt ? Des gens, bien éduqués, considèrent cette organisation comme rétrograde, en perte de vitesse, ne représentant que le vieux monde. Une chose insignifiante en quelque sorte. Alors pourquoi tant de hargne et de haine ? Dans le même temps toutes ces belle âmes ont les yeux de Chimène pour la Cfdt, syndicat, selon eux, responsable, moderne, ayant un sens aigu du dialogue social – et surtout de la compromission. Il y a là une puissante contradiction qui mériterait une explication de leur part.
Un exemple succulent de cette hargne, de cette haine, nous est fourni par l’hebdomadaire Le Point dont les attaches avec le pouvoir est bien connu. Hebdomadaire qui, soit dit en passant, bénéfice de substantielles subventions publiques. Sa dévotion à ce pouvoir expliquant, entre autres, peut-être cela ? Que révèle cette publication, cette semaine ? En couverture Le Point affirme, sans rire, que la Cgt ruine la France ! Rien que cela. Le Point ne dit pas comment. Il se contente des vieux clichés sur le syndicat. Il égrène des contre-vérités, des mensonges. C’est bien connu. Calomniez, il en restera quelque chose.
Comment la Cgt peut-elle ruiner la France ? Avec quels moyens ?
Jusqu’à preuve du contraire la Cgt ne détient ni le pouvoir politique ni le pouvoir économique. Qui organise massivement les délocalisations d’entreprises ? Qui liquide nos industries stratégiques ? Qui fout sur le pavé des dizaines de milliers de salariés chaque année ? Qui a détricoté le code du travail ? Qui organise le chômage de masse ? Qui privatise nos biens communs ? Qui fragilise et liquide nos services publics ? Qui organise la fuite des capitaux et l’évasion fiscale, évaluée à près de 100 milliard d’euros chaque année ? Qui fait des cadeaux somptueux au patronat et aux multinationales, comme par exemple les substantielles exonérations de charges sociales et les généreuses aides, sans contrôle, ni contrepartie. On pourrait multiplier les largesses du pouvoir macronien. Alors dans cette méphitique affaire soulevée par le Point, on a envie de dire basta. Oui, cent fois basta.
On ne convaincra pas les laudateurs du pouvoir. Mais rappelons pour la grande majorité des travailleurs que la Cgt a toujours été de leur côté et qu’elle a contribué largement à l’obtention d’un grand nombre d’avantages sociaux, souvent au prix de lourds sacrifices pour ses militants. N’ayons pas la mémoire courte.
Maria Maddalena Lanteri