Intérêt général humain et résilience
A l’heure de la mise en marche des campagnes électorales, l’une en cachant une autre, les discours et les mots se parent de toutes les vertus. L’intérêt général est repris et servi à qui veut l’entendre. Les tenants du système capitaliste, peu scrupuleux, quant à sa signification s’enorgueillissent de le placer dans leurs discours. Ils ont compris que le terme, réduit à sa seule expression, sans autre forme de développement, faisait sens avec leurs intérêts et ne les engage en rien. Tant est que la majorité de la population fasse preuve, comme leur président l’y invite de résilience, le tour est joué. La crise sanitaire actuelle renforçant ce sentiment.
Marché de dupes qu’il nous convient de déjouer. A l’heure de la grave remise en cause des libertés fondamentales qu’elles soient individuelles ou collectives aggravée de lois liberticides, il faut rétablir la vérité et traquer les usurpateurs.
L’intérêt général quand on y rajoute l’humain n’est pas un concept abstrait. Il fait des femmes, des hommes et leur environnement un tout qu’il convient de respecter dans une juste solidarité et égalité. Il concerne en premier lieu, toutes celles et ceux qui de plus en plus nombreux sont exclus d’un système qui préférerait un peuple de robots à des êtres humains animés de trop de revendications.
Quoi de plus légitime que d’aspirer à une vie libre et digne. On se souviendra des mesures économiques et sociales préconisées, développées, et appliquées, au lendemain de la Seconde guerre Mondiale, du programme du Conseil National de la résistance, dans l’unité de tout un pays, et qui à ce jour sont remises en cause voire disparaissent.
Résistance ou résilience
Résilience ou résistance, les mots s’entrechoquent. Comment demander à celles et ceux qui vivent au quotidien les difficultés à se nourrir, se loger, se soigner, trouver un emploi, …de se reconstruire en acceptant finalement leur sort. Le patrimoine des ultra riches français, en dix ans, a augmenté de 439% quand l’augmentation d’un smic, d’un minimum social, la revalorisation d’un salaire, etc. relèvent de l’aumône, à coups de bastonnades. Ces démesures ne sont pas audibles et sont immorales et inacceptables.
Demain dans les urnes les bulletins risquent de se faire rare. Pourtant, le vote blanc ou l’abstention ne sont toujours pas reconnus alors qu’ils font la part croissante des scrutins. Choix ou non-choix, ils expriment indubitablement une forme de protestation consciente ou inconsciente, faisant planer un doute sur la « légitimité » d’une élection par défaut, aggravée par un mode de scrutin devenu obsolète. Inseme à Manca, dans sa charte éthique et démocratique, se prononce pour une proportionnelle intégrale applicable à toutes les élections, seul moyen de respecter réellement la démocratie et le choix des électrices et électeurs.
Pour la gauche ouvertement anti-capitaliste l’intérêt général humain fait partie de ses fondamentaux et est incontournable. Elle évolue cependant au sein d’une gauche éclatée qui n’arrive pas à passer outre ses démons, hégémonie, sectarisme, …Son défi, pourtant reste de continuer à convaincre et réunir dans le dialogue, autour d’un projet de société commun à tous dans un environnement viable, débarrassé des oripeaux d’un système capitaliste, néo-libéral profondément injuste et cruel. Mais attention, iI y a urgence aujourd’hui tant les résurgences d’un passé sombre et nauséabond enfoncent toutes les portes ouvertes.
Inseme à Manca le 15 juin 2021