Jeunes étudiant-e-s … Génération sacrifiée ?…

2021, Paris, XIII ème arrondissement, la nuit est tombée, une file s’allonge le long d’un trottoir. De jeunes étudiants attendent un colis alimentaire distribué par l’association Linkee. Créée en 2016, cette dernière vient en aide aux plus démunis en luttant contre le gaspillage alimentaire. Parmi les bénéficiaires, des étudiant-e-s, qui sont de plus en plus nombreux. En Corse, et plus particulièrement parmi les étudiant-e-s de Corte, les « restos du cœur » voient leurs inscrits progresser inexorablement. La «petite idée » qui n’était pas censée durer de Coluche, englobe aujourd’hui assez largement la tranche d’âge des 18-25 ans.

La crise sanitaire engendrée par la Covid19 aura précipité, plus encore, dans la détresse de nombreux jeunes pour qui études riment avec « galères ».

Peu aujourd’hui, peuvent s’offrir le confort nécessaire à une poursuite d’études sereine. Les études ont un coût qui dépassent largement les moyens de la majorité des familles, logement, transport, alimentation, frais divers scolaires, loisirs culturels et sportifs…C’est pourquoi un bon nombre, d’étudiant-e-s, cumule travail et études. La crise sanitaire et les mesures qui l’accompagnent n’ont fait qu’aggraver une précarité qui malheureusement ne date pas d’hier. L’Education, l’enseignement sont devenus des parents pauvres du système capitaliste mis en place. Plus récemment, en novembre 2019, un jeune étudiant lyonnais s’immolait par le feu, dénonçant par cet acte désespéré, la précarité étudiante. Depuis, les situations ne se sont guère améliorées avec ces derniers mois de nombreux passages à l’acte dans une quasi indifférence de l’Etat.

La République a failli à son devoir de solidarité.

Aujourd’hui, plus que jamais, il y a urgence à prendre en compte l’isolement, la solitude et la détresse psychologique, qu’aggrave le manque de perspectives et de moyens, des jeunes qui ont besoin d’un environnement social et culturel pour se construire.
Aujourd’hui, plus que jamais, il y a urgence à investir dans des universités, des lieux de formation, des lieux d’apprentissage dignes de ce nom.
Aujourd’hui, il y a urgence à donner les moyens aux étudiant-e-s, d’étudier sans autre souci que d’apprendre.
Aujourd’hui, dans la nécessaire convergence des luttes, les revendications de la jeunesse pour le respect des droits humains doivent être soutenues.
Aujourd’hui plus que jamais nous avons besoin d’une perspective politique émancipatrice, anti capitaliste.

« L’éducation est l’arme la plus puissante qu’on puisse utiliser pour changer le monde » Nelson Mandela.

Inseme a Manca, Février 2021