Marée humaine pour défendre les libertés

En 1789, la déclaration des droits de l’homme et du citoyen arrête un droit fondamental: la reconnaissance des libertés de chacun, telles les libertés de penser, de s’exprimer, de se réunir, d’aller et venir…

La fin d’un pouvoir absolu, la monarchie, réclamée par le peuple par une révolution, au prix de mille souffrances, privations et luttes.

Plus de deux siècles plus tard, la France fait face à un recul sans précédent de ses libertés et de ses acquis sociaux. La précarité, tant chez les jeunes que chez les plus âgés, ne cesse de s’accroitre. Travail, logement, santé, éducation, culture…des droits inaccessibles ? 2020, voit l’explosion du nombre de français vivant en dessous du seuil de pauvreté.

En seule réponse, inexorablement et sans perspective immédiate de « salut », la France glisse vers un pouvoir qui sous couvert de protection devient autoritaire jusqu’à l’absolu, comme la loi relative à la sécurité globale, adoptée en 1ère lecture le 24 novembre 2020 par le parlement. Cette dernière vise essentiellement à la mise en place unilatérale d’une surveillance accrue du citoyen jusqu’en limite de son espace privé. Les moyens des forces de police étant par ailleurs renforcés. Et là se révèle toute la dangerosité d’une telle loi avec les comportements déviants de forces de « l’ordre » totalement débridées. On en veut pour preuve, la très grave agression dont a été victime Michel Zecler sans oublier celles qui ont touchées de nombreux militants et manifestants lors d’événements précédents comme les manifestations des gilets jaunes.

Voilà plusieurs décennies déjà que notre société vit en « état de choc », supportant en enfilade des réformes économiques de plus en plus douloureuses, qui n’ont de cesse de s’attaquer à nos libertés et droits en les restreignant jusqu’à extinction. Aujourd’hui, la crise sanitaire due à la Covid 19 est devenue une crise économique et sociale. Elle révèle l’état d’urgence absolue dans lequel nous nous trouvons et la nécessité de résister à un état en passe de devenir totalitaire dans une économie ultralibérale où les grosses sociétés et entreprises décideront du devenir de chacun. Ce qui nous paraît relever du film d’anticipation pourrait bien devenir notre triste réalité.

Notre pays prouve encore, par le succès des nombreuses « marches pour les libertés » qui ont lieu, contre les violences policières et la loi sur la sécurité globale, sa capacité à réagir et à résister. Un signe et un espoir opposé à l’obscurantisme ambiant.

L’émotionnel ne peut être le seul moteur de la résistance, sous peine de récupération. Une veille citoyenne permanente, dans la convergence des luttes, garante des libertés individuelles et collectives et pour le respect des droits humains, doit être exercée.

Elle peut se révéler une alternative salutaire à toutes dérives et permettre de rester libre, libre de penser, de s’exprimer, de se réunir, d’aller et venir… Libres et égaux en droits.

Novembre 2020