C’est avec stupéfaction, que la population apprenait ce jeudi 15 avril, l’arrivée de gendarmes et d’agents EDF, afin de couper l’électricité à un couple de personnes âgées dans le village de Porto-Ota.

La mobilisation fut immédiate, près de 80 personnes sont venues témoigner leur solidarité devant la modeste maison du couple.
Mais qu’on t’ils fait, pour que le Préfet en arrive à ça ?
Depuis près de 12 ans, le couple est la cible des services de l’Etat : DDE, Trésor Public, services de la Préfecture. Pourtant il a construit sa maison avec un permis de construire qui a été plus tard attaqué par un tiers au prétexte d’un manque de publicité. La maison était hors d’eau mais le tribunal d’Ajaccio, celui de Bastia en appel et par la suite en cassation ont obligé la démolition.
Les municipalités ont toutes au cours de ces années soutenues le couple avec des délibérations, la municipalité actuelle est même au tribunal administratif.
Cela étant deux préfets M. Strzoda et Mme Chevalier s’étaient engagés auprès du Maire pour qu’il n’y ait pas d’expulsion ni de démolition tant que la couple serait vivant.
La parole d’Etat est remise en cause par le dernier préfet.
René et sa compagne Pierrette 76 et 86 ans, doivent aller à la rue. Opéré il y a 1 mois du cœur pour lui et 3 AVC en 4 mois pour elle. Que nenni, dehors.
D’autres « affaires » existent en Corse, rappelez-vous Ajaccio, route des Sanguinaires, Bonifacio, Porto Vecchio etc. Oui, mais les appuis politiques ont bien fonctionné.
Un couple dont René travaille encore à 76 ans pour réparer les pneus, dépanner un touriste et les gens du village, ça ne compte pas.
Il faut démolir. La force publique est engagée.
Le Maire, les conseillers municipaux et des citoyens présents sur le site, outrés de cette façon de faire, ont apporté leur solidarité.

La justice a tranché, mais est ce que la justice dit toujours le droit, ou est son humanité ? prend-elle en compte les réalités du terrain de ses deux personnes âgées.
La justice c’est aussi de laisser vivre, surtout dans le rural, des gens simples, reconnus par tous comme indispensables à la vie d’un village et qui ont commis quelle faute ?
En septembre 1969, avec les barricades de Porto, le village avait par sa mobilisation réussi à obtenir une école, la réfection des routes, un poste de gendarmerie en saison estivale…
Le seul garagiste du Nord des deux Sevi doit aujourd’hui rester.
La Mobilisation des populations d’Ota, Porto, Marignana, Evisa, Serriera, Partinello, Osani, Curzo doit se poursuivre, déjà la coupure électrique n’a pu se faire.
René et sa femme doivent pouvoir terminer leur vie au village tout en travaillant durement encore à 76 ans.
Monsieur le Préfet,
Il faut trouver une solution rapide pour la tranquillité de ce couple qui doit continuer à vivre chez lui dans leur maison.
Un soutien, sans faille, à René et sa compagne.
Guy Lannoy vendredi 16 avril 2021
Bel exemple de solidarité .
Les vers de Jean de la Fontaine (“Selon que vous serez puissant ou misérable…”) , bien mis en exergue ici , demeurent malheureusement plus que jamais actuels , ici et ailleurs !
Toutes ces forces de l’ordre, on aurait tellement préféré les voir du côté de la Route des Sanguinaires … ..
Une justice de classe : ce qui s’est passé a Porto montre cette réalité.