Par Pascale Larenaudie :

C’est en novembre dernier que l’on commençait à évoquer l’apparition d’un nouveau virus, localisé en Chine, le Covid 19. Mi-janvier, la localité de Wuhan comptait sa première victime. Fin janvier le pays commençait sa quarantaine. Au même moment en France apparaissaient les premiers patients atteints du Coronavirus. Depuis l’épidémie s’est transformée en pandémie, elle est devenue planétaire.
Notre président et son état-major, ainsi peut-on l’appeler puisqu’il décidait que nous étions en guerre, annonçait notre confinement le 17 mars dernier.
Depuis le gouvernement français ne cesse de révéler son inaptitude voire incompétence à faire face à une crise sans précédent qui met au grand jour, si on ne la savait pas encore, la triste réalité sanitaire de notre pays.
Tous les acteurs de la santé, du public au privé, témoignent, épuisés, d’un cruel manque de matériel de protection qui les expose au virus, pourtant qualifié dès le début par les experts comme étant très contagieux. Comme eux, bon nombre de salarié-e-s, d’autres secteurs d’activité, exposés au public, doivent batailler pour obtenir un masque, du gel, tout moyen leur permettant de se protéger.

Mais pourquoi ? la réponse serait risible si elle n’était pas si dramatique.
La France s’est appauvrie et se révèle misérable, sacrifiée sur l’autel des profits et dividendes depuis des décennies.
La France manque de tout, des hôpitaux saturés, sous-équipés et en sous-effectifs, manque de lits, manque de respirateurs, manque de protections de base, manque de tests, …, manque de tout… Une réalité dénoncée, il y a peu de temps encore, dans la rue, par les personnels de santé, sur fond de violente répression, on s’en souviendra.
Nous vanterons nous encore d’être la 6ème puissance économique du monde, la 2ème en Europe. Trop d’arrogance affichée depuis plusieurs années par nos gouvernements successifs.
L’humain, on balance, la santé, on balance, le social, on balance, l’environnement, on balance… les hommes, on les mate.
Un seul mot, confinement, annoncé des trémolos dans la voix par un président ignorant des gens. Ignorant de la vie, la vraie vie, celle qui ne se joue pas sur les planches. Oui monsieur Macron, le confinement a un goût amer, quand vous jouez vos partitions sur le dos du peuple qui n’a qu’à bien se tenir.
Non monsieur Macron, ce n’est plus vous qui gérez la crise, ce sont tous les soignants, au péril de leur vie, ce sont les femmes et les hommes qui travaillent encore pour assurer un minimum de vie sociale, ce sont tous les confiné-e-s qui s’appliquent à respecter les règles, ce sont toutes ces personnes qui pallient vos manquements.
Oui monsieur Macron, le confinement a un gout amer quand aucune perspective l’accompagne. Une dramaturgie que les médias se complaisent à relayer d’une chaîne à l’autre.
Dans d’autres pays les choix ont été différents et sembleraient pour certains plus efficaces.
Aujourd’hui l’on parle d’une campagne de dépistage, qui peine à se mettre en place (faute de tests, peut-être), de l’usage de la chloroquine, mise en avant par une équipe d’éminents professeurs de l’IHU de Marseille, pouvant se révéler efficace dans le traitement de la maladie et que vous agréez du bout des lèvres… Trop de tergiversations, trop d’hésitations, à quelles fins ? Toujours ce décalage, trop de calculs sans doute.
Quoi qu’il en soit monsieur Macron, cette crise aura des conséquences sociétales indéniables jusqu’au-delà des frontières.
Vous vous trompez certainement d’urgence enfermé dans vos certitudes et votre arrogance. Le confinement s’il est indispensable n’est pas anodin, il est une épreuve. Mal accompagné il provoquera d’autres souffrances. Des décisions doivent être prises rapidement, dans l’intérêt commun, et non pas détournées au profit de quelques-uns. Personne ne devra être oublié.
Il faut espérer alors que chacune, chacun puisse se retrouver dignement dans sa vie.