De l’urgence sanitaire à l’urgence sociale

Nous y sommes. La deuxième vague tant annoncée arrive et pourrait s’avérer bien plus contagieuse. Une vague sociale, depuis hier déferle sur la France.

En effet et dans le contexte actuel, plus de 8000 personnes sont descendues samedi matin dans les rues de Maubeuge dans le Nord, pour protester contre le plan de délocalisation de Renault entraînant 4600 suppressions d’emploi.

Pendant ce temps, dans de nombreuses villes de France, des manifestations ont eu lieu, rassemblant des milliers de personnes, en soutien et pour la régularisation, à juste titre, des « sans papiers ».

L’on parle toujours malgré le désastre sanitaire vécu de suppression de lits dans les hôpitaux, 15 à Besançon, plus de 80 à Reims et d’autres ailleurs à n’en pas douter.

Masqués, peut être, mais pas bâillonnés, sûrement. Non, l’assignation à résidence n’aura pas eu raison de la capacité de mobilisation. Et heureusement car force est de constater que le bras armé du système capitaliste et libéral ne va pas se gêner pour durcir sa pression et essayer de mettre à terre toutes velléités de rébellion. La crise sanitaire a révélé toutes les failles d’un système généré pour anéantir, soumettre et sacrifier sur l’autel des profits celles et ceux qui ne font pas allégeance. A l’heure, les intérêts des lobbies pharmaceutiques se mobilisent pour produire un médicament ou un vaccin qui n’a cure du pouvoir de guérison, ou non, du moment qu’il rapporte.

Le 16 juin, des comptes seront demandés au gouvernement Macron/Philippe, avec une journée de mobilisation pour la santé annoncée avec des manifestations dans toutes les villes de France. Pendant deux mois, à vingt heures, beaucoup se sont mobilisés sur les balcons pour saluer et encourager nos soignants. Il est urgent, maintenant, de concrétiser cette solidarité par un acte encore plus fort car la santé est l’affaire de tous.

Réapproprions-nous nos droits. Aujourd’hui pour la santé, demain pour l’éducation, pour le logement, pour tous les droits fondamentaux à vivre dignement et justement dans une société ouverte, solidaire, écologiste et durable et dans une nécessaire convergence des luttes.

Ajaccio le 31 mai 2020